13 Déc Château Mouton Rothschild 2016
Chaque année depuis 1945, un grand artiste crée une œuvre originale pour l’étiquette de Château Mouton Rothschild. Ainsi se trouvent réunis les noms les plus célèbres dans une collection qui s’accroît chaque année d’une pièce nouvelle.
Pour le millésime 2016, les propriétaires de Mouton, Philippe Sereys de Rothschild, Camille Sereys de Rothschild et Julien de Beaumarchais de Rothschild ont sollicité le peintre, sculpteur, vidéaste et metteur en scène William Kentridge. Né en 1955 à Johannesburg en Afrique du Sud, Kentridge est le premier artiste de renommée internationale issu du continent africain à illustrer une étiquette de Mouton. Accueilli dans les plus grands musées, lauréat de prix prestigieux, il revendique un « art politique » qui ne s’interdit ni l’humour, ni la poésie.
Dans son œuvre pour Mouton, Les Triomphes de Bacchus, les silhouettes qu’il réunit en un joyeux cortège s’inspirent de personnages bachiques de tableaux de maîtres, du Titien à Matisse. Tant il est vrai qu’un grand vin est d’abord un plaisir, mais qu’il s’inscrit aussi dans une tradition culturelle qui impose le respect et la modération notamment le Château Mouton Rothschild 2016 !
WILLIAM KENTRIDGE ILLUSTRE L’ETIQUETTE
DE CHATEAU MOUTON ROTHSCHILD 2016
WILLIAM KENTRIDGE
Né en 1955 à Johannesburg, en Afrique du Sud, William Kentridge est le premier artiste de renommée mondiale issu du continent africain à avoir illustré une étiquette de Mouton. Joignant les sciences politiques, les beaux-arts et le théâtre, ses études témoignent d’un éclectisme qui se retrouvera dans la diversité de ses goûts et de ses talents. D’abord acteur et metteur en scène dans sa ville natale, à laquelle il restera fidèlement attaché, il se tourne bientôt vers le dessin d’animation et la vidéo, tout en affinant la technique qui le rendra célèbre : des dessins au fusain ou des découpes de carton noir projetés ou collés sur des surfaces diverses, le mouvement étant rendu par la superposition de ses phases successives. S’inspirant fréquemment des pages sombres de l’histoire récente de son pays, il revendique un « art politique », mais qui ne s’interdit ni l’humour, ni la poésie.
En 1997, il est accueilli à la Documenta de Cassel, point de départ de nombreuses expositions dans des cadres prestigieux, de la Biennale de Venise à celle de Sao Paulo, du Louvre au Martin Gropius Bau de Berlin, du MoMA de New-York à l’Albertina de Vienne. Son œuvre graphique, ses vidéos, ses sculptures, ses collages, ses performances sont salués par plusieurs récompenses internationales, le prix de Kyoto au Japon, le prix Princesse des Asturies en Espagne… Il mène parallèlement, tant en Europe qu’en Amérique, une brillante carrière de metteur en scène et décorateur d’opéra : en 2010, son travail sur Le Nez de Chostakovitch, d’après la nouvelle de Gogol, est applaudi de New-York au Festival d’Aix-en-Provence. En 2018, il rencontre un vif succès à Londres avec son spectacle The Head and the Load, sur les Africains engagés en Europe lors de la Première Guerre mondiale.
Dans son œuvre pour Mouton, Les Triomphes de Bacchus, les silhouettes qu’il réunit en un joyeux cortège s’inspirent de personnages bachiques de tableaux de maîtres, du Titien à Matisse. Tant il est vrai qu’un grand vin est d’abord un plaisir, mais qu’il s’inscrit aussi dans une tradition culturelle qui impose le respect et la modération… notamment le Château Mouton Rothschild 2016 !
« MOUTON NE CHANGE »
Premier Cru Classé de la région de Bordeaux, Château Mouton Rothschild compte 84 hectares de vignes à Pauillac, en Médoc, plantés en cépages nobles de la région : Cabernet-Sauvignon (80%), Merlot (16%), Cabernet-Franc (3%), Petit-Verdot (1%).
Le domaine bénéficie de conditions naturelles exceptionnelles, tant pour la qualité des sols que pour l’exposition et l’ensoleillement. Il fait l’objet de soins minutieux, qui, du raisin à la bouteille, associent le respect de la tradition aux techniques les plus modernes : œnologues hautement qualifiés, vignerons responsables de chaque parcelle du domaine, vendanges accomplies à la main, raisins récoltés en cagettes et triés sur tables vibrantes, vinification en cuves de bois de chêne équipées de douelles transparentes, maturation du vin en barriques de chêne neuves.
Conduit au sommet par deux personnalités d’exception, le Baron Philippe de Rothschild (1902-1988) puis sa fille la Baronne Philippine (1933-2014), Mouton Rothschild est aussi un espace d’art et de beauté grâce à son spectaculaire Grand Chai à la perspective saisissante, à son célèbre musée du Vin dans l’Art qui réunit deux millénaires d’objets précieux associés à la vigne et au vin, grâce aussi à son nouveau et magnifique Cuvier, inauguré en 2013.
Mouton Rothschild appartient aujourd’hui aux trois enfants de la Baronne Philippine : Camille Sereys de Rothschild, Philippe Sereys de Rothschild, Président-Directeur Général de la société familiale Baron Philippe de Rothschild chargée de la gestion du Château, et Julien de Beaumarchais de Rothschild, Vice-Président. Unis dans la fidélité à l’œuvre de leur grand-père et de leur mère, tous trois s’attachent à perpétuer la devise de l’illustre Premier Cru : « Mouton ne change ». Même s’il se transforme !
L’ART ET L’ETIQUETTE
Chaque année depuis 1945, l’étiquette de Château Mouton Rothschild est illustrée par l’œuvre originale d’un grand peintre contemporain.
Déjà, en 1924, pour saluer sa première « mise en bouteilles au château », le Baron Philippe de Rothschild (1902-1988), père de la Baronne Philippine (1933-2014), avait demandé au fameux affichiste Jean Carlu de réaliser l’étiquette de Mouton. Cette initiative, trop précoce, était restée sans lendemain.
En 1945, cette fois-ci pour célébrer la paix reconquise, Le Baron Philippe décida de couronner l’étiquette du millésime par le « V » de la Victoire, dessiné par le jeune peintre Philippe Jullian. D’une circonstance exceptionnelle naquit une tradition, et à partir de 1946, tous les ans, un artiste différent fut invité à créer une oeuvre originale pour l’étiquette. Au début, le Baron Philippe choisit les peintres parmi ses amis personnels : Jean Hugo, Léonor Fini, Jean Cocteau… En 1955, Georges Braque accepta d’illustrer le millésime. Il fut alors rejoint par les plus grands créateurs de notre époque : Dali, César, Miró, Chagall, Picasso, Warhol, Soulages, Bacon, Balthus, Tàpies, Jeff Koons… Ainsi, se constitue une passionnante collection qui s’accroît chaque année d’une oeuvre nouvelle.
Responsables du choix des artistes, les propriétaires de Mouton, aujourd’hui Camille et Philippe Sereys de Rothschild, Julien de Beaumarchais de Rothschild, ont toujours respecté la liberté de création des artistes sollicités. Beaucoup d’entre eux se sont pourtant retrouvés autour de certains thèmes : la vigne, le plaisir de boire, l’emblème du bélier… En échange de leur contribution, ils ne reçoivent pas d’argent mais des caisses de Mouton Rothschild dont, bien entendu, « leur » millésime.
Depuis 1981, à l’initiative de la Baronne Philippine, cette collection a donné lieu à l’exposition itinérante « Mouton Rothschild, l’Art et l’Etiquette ». Celle-ci a d’abord été accueillie par de nombreux musées à travers le monde, et se trouve désormais en résidence à Mouton même, dans les superbes salles que la Baronne Philippine a créées pour elle en 2013, entre le Cuvier et le musée du Vin dans l’Art.
LE MILLÉSIME 2016
Climatologie
Du point de vue de la climatologie, l’année 2016 telle que nous l’avons vécue à Pauillac peut être scindée en deux temps :
- Tout d’abord, un hiver et un printemps extrêmement humides : les quatre premiers mois de l’année avaient déjà reçu plus de la moitié des précipitations annuelles, avec un record notable de 240 mm au mois de janvier ;
- Ensuite, un été et un automne extrêmement secs, sans pluies significatives, ce qui conduira à un bilan hydrique déficitaire en fin d’année.
Conséquence de cette sécheresse estivale, si les baies de raisin étaient nombreuses, elles sont cependant restées de petite taille, amenant ainsi densité et concentration des saveurs.
Les belles températures d’août et septembre ont permis d’atteindre une lente mais excellente maturité, si bien que les vendanges purent commencer le 26 septembre avec les Merlots et se poursuivirent dans de parfaites conditions jusqu’au 14 octobre.
Sur le plan des fermentations, chaque parcelle, chaque cépage ont été, comme d’habitude, vinifiés séparément, pour en exprimer les caractéristiques les plus éclatantes.
Les vins maintenant assemblés présentent des couleurs remarquables, des arômes intenses de fruits et d’épices, et une texture dense faite de tanins très riches et enrobés.
2016, par sa densité et sa chair, peut ainsi se comparer aux plus grands millésimes du XXIème siècle.
Vendanges du 26 septembre au 14 octobre 2016
Assemblage 83 % Cabernet Sauvignon
15 % Merlot
1 % Cabernet Franc
1 % Petit Verdot
Note de dégustation par Yves Beck
Château Mouton Rothschild 2016
Pourpre profond aux reflets violets. Quel bouquet bouleversant, exceptionnel, fascinant. D’une subtilité et d’une finesse époustouflante, ce nez pose les jalons et crée une émotion intense. La mise en bouche est gracieuse, imposante, élégante. Bien évidemment, le palais continue dans cette ligne. Il est à la fois imposant de par sa puissance mais surtout impressionnant de par sa finesse. Le côté aromatique se révèle avec subtilité et gagne rapidement en intensité, en prenant place dans l’ensemble du palais, tandis que la structure acide assure brillamment les arrières et, en synthèse avec les tannins, assurent un brillant avenir. Je pense que Mouton 2016 est le digne successeur de 1986 et 1945… respectivement, un jour, il sera sur le podium des plus grands Mouton Rothschild. Finale fraîche, juteuse et persistante. 2028-2076 101/100