Primeurs 2017 à Bordeaux : l’année à travailler

Alors que la semaine officielle de l’Union des Grands Crus Classés de Bordeaux (UGCB) des primeurs du millésime 2017, débutera le 9 avril 2018, les premières tonalités de journalistes et critiques de vin se font entendre.

Millésime difficile, pour tout le monde

Difficile oui, mais pour qui ? Et bien pour tout le monde … surtout du côté des producteurs, bien évidemment. Difficile évidemment pour les propriétés qui ont été méchamment gelées mais également difficile pour les domaines qui ont produit de grands vins et qui souffrent de la vox populi, qui se borne déjà à dire que 2017 ne sera pas bon, « puisque ça a gelé ». Difficile, finalement, pour les dégustateurs, car il n’y a pas vraiment de références. La qualité est hétérogène et il faut s’appliquer pour dénicher les réussites. Certes, me direz-vous, l’on attend d’un critique qu’il s’applique tout le temps ; à ce je réponds par l’affirmative, mais vous conviendrez qu’il était plus facile de trouver des grands vins en 2015 ou en 2016.

Les pièges à éviter

J y fais allusion dans mon préambule ; les idées arrêtées sont les ennemis de l’ouverture, de la réceptivité et de la curiosité. Plus que jamais, il faut écouter les vignerons, comprendre les différences et les notions de terroirs qui endossent un rôle prépondérant sur ce millésime.

T’as sorti les notes ?

Un thème bien rébarbatif, qui refait surface chaque année. J’ai déjà plus de 130 vins du millésime 2017 qui sont notés. J’en ai même un qui titille 100/100. Certains n’ont d’ailleurs pas hésiter à déjà sortir leurs notes. Je dois vous avouer, en toute franchise, que la tentation est très grande pour moi.

Ne voyez pas dans ma réflexion une course contre la montre ou l’envie de juste être le premier, voyez-y plutôt une démarche commerciale parfaitement légitime ; les premiers qui sortent les notes ont inévitablement de la vue et génèrent de l’intérêt. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, si les premiers à sortir des notes, vendent des abonnements. Je vends également des abonnements destinés aux amateurs et amoureux du vin au prix de €79,00 par année. Pourquoi alors ne pas les sortir ? Tout simplement parce que je ne conçois pas (en tout cas pas encore) de publier des scores alors que j’ai à peine goûté 15% des vins à déguster. Je n’ai pas encore suffisamment de recul pour me fixer et, surtout, je déguste beaucoup d’échantillons à plusieurs reprises, certains deux ou même trois fois.

Bien évidemment, lorsque je sortirai mes notes, les abonnés au site www.yvesbeck.vin en seront les premiers informés. Les comptes-rendus et les notes y relatives seront en ligne dès mi-avril.

Les coups de cœur

Je ne vais, bien évidemment, pas citer de Château ! Par contre, pour l’instant, j’ai clairement un favori parmi toutes les appellations : Pessac-Léognan, tant en rouge qu’en blanc… Alea jacta est. Et puis Sauternes… bien évidemment 😉

Je souhaite à toutes et à tous une belle et fructueuse campagne Primeurs 2017 et je tiens à souligner et rappeler ma compassion et ma peine envers tous les domaines gravement touchés par le gel.