19 Jan Bordeaux 2015 – Carnet de dégustation d’Yves Beck
Bordeaux 2015 : grande année
Les Primeurs l’annonçaient, les dégustations en bouteille le confirment : Bordeaux 2015 est un grand millésime.
Cela ne fait donc plus l’ombre d’un doute, nous sommes sur une grande année. D’ailleurs, la logique du 5 se confirme (à part pour 1965) si l’on pense à 1945, 1955, 1975, 1985, 1995, 2005.
Pomerol et Margaux en tête
Pourquoi ne sommes-nous pas sur une année exceptionnelle ? Parce que c’est un millésime hétérogène, avec de grandes variations, au sein même des appellations. Alors qu’en 2014, l’appellation St-Estèphe avait remporté la palme d’or de toutes les appellations (selon votre fidèle serviteur) c’est à Pomerol et Margaux que j’octroie cette distinction, bien évidemment symbolique, pour le millésime 2015.
Conditions climatiques
D’une manière générale, l’hiver était plus frais que d’habitude. En rive gauche, un début de saison plutôt doux a favorisé un débourrement précoce. La floraison a débuté au début du mois de juin. Ensuite, et jusqu’à fin juillet, le climat était particulièrement sec, ce qui a entraîné un stress hydrique, ralentissant clairement l’évolution de la vigne. La véraison a débuté autour du 20 juillet pour durer jusqu’au 12 août.
La rive gauche a eu un peu moins de chance quant aux conditions climatiques : en effet, il s’est mis à pleuvoir juste avant le début des vendanges. Même si cet épisode pluvieux n’est bien évidemment guère idéal, les résultats finaux ne sont franchement pas prétérités. J’ai dégusté de très grands vins sur la rive gauche, que ce soit sur Margaux, Pauillac, St-Estèphe ou, tout en haut, à Bégadan !
La rive droite a aussi connu quelques petits épisodes pluvieux durant le mois d’août, très chaud par ailleurs. Il y a également eu quelques rares épisodes pluvieux en septembre. Par contre, il n’est par exemple pas tombé une seule goutte de pluie entre le 15 juin et le 22 juillet sur la commune de Pomerol. La floraison s’y est déroulée rapidement au début du mois de juin. Les nuits se sont faites de plus en plus fraîches durant le mois de septembre. Ceci a contribué de manière significative à une maturation équilibrée des raisins.
Les vins blancs
L’année a également été positive pour les vins blancs secs. L’appellation de Pessac-Léognan a produit de très beaux crus, tout comme l’Entre-Deux-Mers. Finalement, la région de Sauternes a à nouveau pu produire un très grand millésime avec plusieurs réussites exceptionnelles. Cela me fait particulièrement plaisir pour cette région qui a tant de mérite. Bien évidemment, toutes les régions ont du mérite, et je tiens à le souligner. Il a été fait un travail exceptionnel sur un millésime plus compliqué que certains veuillent bien le dire.