Déguster les vins du Clos Maïa de Géraldine Laval sans préavis, c’est un peu comme se prendre une claque à jeun, au réveil.

Tout avait bien commencé d’ailleurs

Comme le disent nos amis Suisse-Allemands, on se voit deux fois dans la vie. Géraldine et Beckustator se sont vue une fois et demi (le demi étant dédié au premier RDV raté, mais par démagogie je ne préciserai pas par qui !) En plus, la vigneronne est originaire de Bordeaux, ma région vinicole de prédilection.

Sur le papier ça ne pouvait que bien se passer

Et dans la pratique aussi ; j’en veux pour preuve le parcours d’une bordelaise qui commence par des études de pharmacienne qu’elle interrompt pour un BTS vini-oeno à Beaune. Il s’en suit un stage chez Olivier Leflaive où elle pourra même par vinifier quelques blancs. Ceci explique cela, vous le verrez en lisant les notes de dégustation. Ensuite, retour à Bordeaux pour obtenir un diplôme national d’œnologue.

Les Terrases du Larzac ont encore frappé

Et puis il y a cette rencontre avec le Languedoc, respectivement les Terrasses du Larzac et ses sols riches en calcaire. Géraldine Laval est impressionnée par la force des terroirs et elle saisit l’enjeu, le potentiel des terres. Elle, qui a pu vinifier quelques cuvées prestigieuses en Bourgogne, comprend qu’il y a matière à produire de grands vins ici !

Au coeur du Cirque de Labeil

En 2008, elle acquiert 3 ha à Lauroux et à Poujols. Aujourd’hui, la propriété compte 6 hectares et travaille en biodynamie.

Et le nom de Clos Maïa ? Eh bien non, les amis d’enfance de Géraldine ne s’appelaient ni Willy, Flip, Max ou Maia. Il faut donc chercher ailleurs pour le nom et en l’occurrence, le lien entre Labeil et Maïa saute presque aux yeux, indépendamment du fait qu’on y fait des nectars !

Des vins blancs époustouflants

Certes, j’ai pu déguster de très grands vins blancs du Languedoc, mais je dois vous avouer que je n’ai pas vu le crochet droit venir ! J’étais paisiblement assis (heureusement) avec un verre et une vigneronne face à moi et j’allais donc goûter un blanc (ce qui m’arrangeait bien avant mon long périple de dégustations primeurs à Bordeaux).

Et là, sans ni connaître le parcours de Géraldine Laval ni les spécificités de ses terroirs, j’ai été entraîné par un recueil énergétique polarisant, défiant, déstabilisant et palpitant ! J’ai donc adopté le seul comportement qui s’impose dans une telle situation. Je me suis tu et j’ai écrit mes ressentis. J’ai continué de gouter l’ensemble des vins durant plusieurs jours, pour être vraiment sûr 😉

J’ai hâte de déguster d’autres millésimes l’année prochaine. Ce fut pour moi un grand moment de dégustation et je suis convaincu que l’on va encore beaucoup parler de Clos Maïa et Géraldine Laval.

Géradline Laval – Photo mise à disposition par Clos Maïa

Les vins rouges (Grenache)

Clos Maïa 2009

Vignes situées à Lauroux et Poujol sur des terroirs profonds, très calcaires, mais pas de calcaire actif. Altitude variant entre 350 et 420 m. Elevage dans demi-muids de 5 hl (foudre de 20 hl à partir de 2010 complété par un deuxième de 20 hl également par la suite).

Le bouquet de ce Grenache se révèle de manière filigrane, timide. Il a besoin d’air pour finalement afficher des nuances de fruits noirs et de cerises complétées par une touche de réglisse. Beaucoup de caractère, de tension en bouche où le vin se détend progressivement grâce à un passage en carafe de 2 heures. Maintenant – 2029 90/100

Clos Maïa 2017

Bouquet subtil, aux nuances de pain d’épices, de fèves de cacao et de cerises. De bonne densité, le vin doit sa puissance à des tannins compacts, fermes mais salivants. Il lui faut un peu de temps pour dessiner des traits précis, pour mettre en valeur sa vigueur et, entre autres, la persistance de sa finale.

Un grand vin à en devenir qui ne fait que souligner les ambitions dédiées au temps et non uniquement à l’instant présent. Et justement, un grand vin se doit de pouvoir bien évoluer au fil des ans. Maintenant – 2032 90-92/100

Clos Maïa 2022

Belle intensité fruitée avec des nuances de griottes et de framboises accompagnées d’invitants parfums de pralinés. Légèrement crémeux en attaque, le vin se veut certes gourmand, tout en disposant de tannins puissants et juteux. Ces derniers apparaissent vers le milieu de bouche et offrent une excellente assise. Un vin vigoureux, sapide et salivant qui mérite un peu de garde. 2026-2037 93/100

Les vins blancs

Clos Maïa 2014

Roussanne, Grenache Gris, Chenin Blanc, Terret Bourret
Assemblage issu de vignes sur des grès à pierres rouges. Élevage en demi-muids de 500 l durant un an. Quel bouquet ! Sa complexité se dessine au travers de sa minéralité avec des notes de pierre ainsi que des nuances de poivre blanc. À l’aération, il révèle des effluves de fruits à chair jaune, de poires et de fleurs de tilleul. Ça n’arrête pas, en résumé ! En bouche, le vin a un peu de rondeur, mais également de la tension, de la salinité et une intense expression aromatique, jusqu’en finale. Un vin de caractère ; il est structuré, vif, persistant et en pleine forme ! Maintenant – 2034 96/100

Clos Maïa 2022

40% Grenache Gris, 40% Chenin Blanc, 20% Roussanne
Lente fermentation alcoolique pour ce vin élevé en demi-muids durant une année. Le bouquet est floral, minéral, avec des notes de pierre à feu et de fleur d’acacia complétées par une touche de poivre et de caramel (probablement salé…). Après quelques minutes, la minéralité prend le dessus. En bouche, le vin a de la tension, une touche friande et du tempérament, tandis que de fins amers soutiennent et étirent l’allonge. Un vin énergique digne d’un équilibriste, qui s’en sort à merveille dans le contexte très sec du millésime… et sans le contexte aussi, d’ailleurs. Il est excellent ! Maintenant – 2035 95/100

Image mise à disposition par Clos Maïa

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49 Grand Rue
34520 La Vacquerie-et-Saint-Martin-de-Castries
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